Une dame âgée raconte son enfance. Une enfance qui nous paraît aujourd’hui impossible, et qui pourtant fut celle de milliers de petites filles à la fin du XIXème siècle américain. Eliza est l’enfant bâtarde d’une esclave noire (et du propriétaire de la plantation?). Elle a la chance de ne pas travailler dans les champs car sa mère est cuisinière. En contrepartie, elle est le souffre-douleur de la fille des maîtres blancs. Eliza grandit en compagnie des petites poupées que sa mère lui fabrique, elle les collectionne avec tendresse. Et puis le maître s’intéresse à elle d’un peu trop près. Elle se défend violemment, et est obligée de prendre la fuite en pleine Guerre de Sécession, direction les États libres du nord…

Le beau récit d’Eliza est enchâssé dans l’immense souvenir d’une femme âgée mais encore vive. L’artifice de la poupée est habile, prétexte à cette remontée brutale d’émotions dans le cœur de l’héroïne. L’écriture est simple, directe, celle d’une femme à l’éducation peut-être sommaire mais à l’esprit pétri de bon sens et d’amour de la vie. Les péripéties de la fuite d’Eliza ne sont pas excessivement rocambolesques, et la fin rapidement heureuse. Paula Jacques a préféré la psychologie et l’intime à l’aventure de la grande Histoire, pour un plaisir de lecture puissant.

Sophie Pilaire

Présentation par l'éditeur

« Je m'appelle Eliza Burlington. Je suis née esclave de Sir Thomas Burlington dont la plantation se trouvait à six miles environ de Suffolk, dans l'État de Virginie. Je lui ai appartenu pendant une douzaine d'années au même titre qu'un chien, une mule ou un meuble de maison. »
Le jour où la poupée de son enfance ressurgit dans sa vie, c'est tout le passé de Lizzie qui remonte à la surface, d'un seul coup. La Grande Maison des propriétaires où sa mère cuisinait, Laura May, sa cruelle petite maîtresse, le charme de Luther, le jeune rebelle, et puis ce nouveau régisseur, casseur de nègres. On disait qu'à cinq cents kilomètres de là, l'esclavage était aboli...

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