Bonsaïs ou les petits métiers

Un imagier des métiers, à lire au second degré. Exemples : pour « compositeur », un garçon penché sur son bol de corned flakes, pour « sage-femme », une petite fille qui arrose des plantes. L’humour est parfois tendre (Julie, grand-mère, est une fée), parfois noir (Léa, coiffeuse, tient dans une main la tête coupée de son chien), mais toujours décalé. Yann Fastier et Fabienne Séguy avaient déjà collaboré ensemble, notamment pour « L’Album à la gomme » aux éditions du Rouergue, ils prennent tous deux plaisir à jouer sur les mots, tout en cherchant à transmettre un message social, voire philosophique, tout cela avec humour et légèreté, car mine de rien, c’est une certaine vision de la société qu’ils nous proposent : la maîtresse est une petite fille qui triture de la pâte à modeler, l’éducateur est affairé à recoller les morceaux cassés d’un vase, tandis que le juge écrase du pied un ver de terre et que le ministre, lui, fait des bulles. Et le dernier de la liste ? « Kévin, chômeur », représenté par une croix… Voilà un petit livre qu’il faut saluer, car il est rare de trouver ce ton décalé et critique dans les livres pour enfants.