Celle qui marche la nuit

Eté 2017. Malo déménage avec son père, sa belle-mère et sa demi-sœur Jeanne de Paris vers la campagne. Pour l’adolescent, c’est un choc que la rencontre avec la jeune et jolie factrice n’atténue qu’un peu. Mais très vite, son attention est happée par des événements surnaturels que seuls lui et Jeanne semblent remarquer. La fillette se réveille nuitamment, perd le sourire… Malo enquête et découvre qu’une jeune fille, Pauline, habitait la maison en 1987 et a mystérieusement disparu. Son fantôme voudrait-il retrouver la paix en même temps que la vérité ?

Bien que découpé en chapitres à la temporalité très cadrée, le récit de Malo crée un suspens relatif. De même, la maison hantée fait frissonner mais pas hurler de terreur. C’est tant mieux : Delphine Bertholon n’use pas de ficelles faciles et crée son propre style. Le narrateur Malo est immédiatement attachant, et c’est tout autant sa psychologie sensible qu’une aventure fantastico-policière que nous suivons. Marqué par le décès de sa mère lorsqu’il était très jeune, le héros se fait protecteur vis-à-vis de la petite Jeanne. Il observe autant qu’il agit, et toujours dans une certaine retenue. Mais il regrette aussi ses copains parisiens et s’attarde sur les jolis shorts de son amie factrice. Ce mélange de candeur et de maturité assure la réussite d’un roman que du coup, je ne qualifierai pas forcément de genre. A apprécier !