Charlie et Basile
L'avis de Ricochet
La découverte de cet album est un émerveillement. L’illustration de couverture où la tache d’encre aux contours flous fait motif, auréolant de couleurs chaudes et noyées deux beaux blaireaux, augure un moment de dégustation sans pareil, et les veaux de la 4e de couverture sont un joli clin d'œil final !
Charlie et Basile sont ravis d’arriver à la plage : « On va être bien là ! – Oh oui, on va être bien là ! » Autour d’eux, les animaux profitent de la vue, dressés face à l’horizon comme la girafe vigilante, de la chaleur, allongés paresseusement sur le sable, ou de la liberté en jouant au ballon ou en se taquinant gentiment. Chacun est une forme de couleur sans contours bien définis, où seuls deux yeux ronds se détachent dans une nuance plus foncée, deux reliefs d’oreilles, une tache de museau, et ce simple ensemble ainsi animé est si expressif ! Pour l’instant, Charlie s’extasie, et Basile répète ses paroles. Charlie s’en émeut, le jeu s’installe, c’est le « jeu du miroir ». Basile répète systématiquement ce que dit Charlie, sans s’émouvoir, et sans céder devant l’agacement manifeste de son frère. L’image se recentre sur les blaireaux, et les figurants, a priori des enfants, se rapprochent pour faire cercle. Les joueurs face à face se toisent, se défient, se moquent : « Mmmh, c’est à se rouler par terre ! ».
Le ton monte, à chaque tourne, les défis se précisent mis en scène par la plasticienne Clarisse Lochmann : l’image figure la montée en intensité du moment. Le plan se rapproche, les museaux se rapprochent, très près, ils se touchent, deux profils qui se détachent sur la couleur électrique du fond bleu de la mer et du ciel mélangés, qui se menacent : gros plan, la tension monte, Charlie désamorce mais Basile ne cède pas.
Charlie renonce le premier, et les blaireaux retournent à leur place de motif au centre d’une plage ensoleillée, à l’ombre d’un pin majestueux, entourés de la foule multicolore qui joue, somnole ou saute à l’eau comme la famille Tortue qui se bouscule sur le plongeoir : chaque détail est évocateur, suscite les commentaires ou la rêverie. Il fait si chaud, c’est l’heure de la sieste, on s’y croirait : la fluidité de l’encre, l’intensité de la couleur, capturent l’action combinée de la chaleur et de la lumière propre à ce type de moment et de paysage.
Mais Basile ne renonce pas, et l’affrontement semble inéluctable ! Pourquoi tant de violence ?
Il faudra toute la subtilité d’un Charlie pour renverser le rapport de force, et lorsque les deux complices s’éloignent de la plage, c’est aussi lui qui reconnaît à demi-mots le plaisir et l’excitation nés de la proposition absurde et têtue d’un Basile coquin et bien sûr, très aimant.
Présentation par l'éditeur
– C’est beau la mer.
– C’est beau la mer.
– Il fait chaud.
– Il fait chaud.
Une belle journée à la plage s’annonce ! Tous les animaux sont déjà installés quand arrivent Basile et Charlie, deux blaireaux. Au fil des pages, c’est évident, Basile a décidé de répéter tout ce que dit et fait Charlie…
Autour d’eux, les tortues font un concours de plongeon, la girafe (surveillante de baignade) aide une