Connexions secrètes

Un nouveau roman d’espionnage, un nouveau super-héros adolescent, de nouvelles aventures rocambolesques : « Magnifique ! », se dit-on.

Lucas Courage est le fils de Jean, un agent secret qui a raccroché après un drame personnel. Jean se consacre à son fils, mais celui-ci a déjà 15 ans et il commence à préférer être traité comme un adulte plutôt qu’être protégé comme un petit enfant. Après avoir empêché in extremis l’enlèvement du président des Etats-Unis en visite à Paris,  Jean Courage va reprendre du service flanqué d’un nouveau partenaire : Lucas !

L’intrigue tourne autour d’un complot ourdi dans les milieux proches du pouvoir au Shahistan, qui vise à anéantir les pays occidentaux pour instaurer le règne de la déesse Melkiar. Mais cette aventure passe au second plan de l’histoire qui consiste plutôt à brosser le portrait d’un ado qui grandit et découvre que son héros de père a pris un peu d’âge.

Tous les héros de romans d’espionnage ont une vie difficile, une enfance malheureuse, un destin tragique, peut-être ; mais a-t-on vraiment envie à douze ans ou treize ans de se plonger dans une aventure qui n’est que le prétexte à la description du malaise adolescent ? Les lecteurs auront-ils envie de s’identifier à ce personnage indécis, un enfant gâté mollasson, que les premiers émois amoureux font trembler ? Les relations avec le père sont souvent décrites mais sans qu’elles évoluent beaucoup, ni que l’analyse proposée évolue non plus. Quant à ce funeste complot, il manque d’épaisseur, de contenu, il est ambitieux mais pas convaincant. Peut-être que cette compétence spéciale qui fait de Lucas un humain augmenté sera-t-elle un attrait suffisant pour maintenir l’intérêt du lecteur et minimiser l’ennui de cette réalité trop réelle ? Fantaisie, subtilité, humour décalé sont les grands absents de ce roman dont on ne connaît même pas l’auteur.