Contre vents et marées

À la suite d’un accident survenu à l’âge de trois ans, Angéline vit avec un bras artificiel. Marie-Ange avait cinq ans quand son père a commencé à abuser d’elle sexuellement; ces assauts répétés ont duré deux ans. Constant, le père de Céleste, est un homosexuel qui va mourir du sida. On apprend ici comment chacune de ces trois adolescentes amies parvient à surmonter son épreuve personnelle. Nous voici plongés dans l’intimité de chacune, alourdie par le repli instinctif sur soi.

Le récit est mené franchement par ce trio de narratrices soucieuses d’établir la vérité des faits et de tirer le meilleur parti de leur situation. Ces filles ont en commun d’être saines, à la manière d’alpinistes en mal de défis. Leur équilibre naturel leur permet de tirer le meilleur du pire.

Les personnages se révèlent en profondeur tandis que les lieux fréquentés, le Plateau-Mont-Royal et ses environs, sont décrits avec la netteté d’une caméra haute définition.
L’amitié, les relations filles-garçons, l’homosexualité, les relations parents-enfants, les handicaps physiques, les agressions sexuelles, ces multiples thèmes sont exposés clairement et avec tact. On y trouve une abondante matière à réflexion et à discussion.
Avec son franc-parler de créatrice, Édith Bourget semble vouée à la construction d’un monde meilleur. On peut s’engager avec une joyeuse sérénité dans le sillage de cette voyageuse inspirée semant pages et images qui aident à aimer la vie comme elle se présente.


© Lurelu et Michel-Ernest Clement

Cette chronique a été publiée dans la revue LURELU et est reproduite sur ricochet-jeunes.org dans le cadre d'une collaboration régulière.