De nulle part

De nulle part, le premier roman de Louis Atangana vient de paraître aux Éditions du Rouergue dans la collection Do a do, crée en 1998, ayant déjà 14 titres à son catalogue. Les auteurs ont en moyenne 30 ans et écrivent souvent leur premier roman ( ainsi quatre auteurs publient leur tout premier roman sur 8 présents dans la collection). Les Éditions du Rouergue prennent donc un risque certain avec cette ligne éditoriale dont les thèmes et le style ne sont jamais évidents.

L’écriture de De nulle part en est un bon exemple : phrases courtes, vocabulaire souvent vulgaire afin de coller au plus près à la réalité sociale des personnages. Le thème est couru d’avance: un jeune garçon à la peau noire vivant dans une cité de Toulouse (élevé par sa grand-mère blanche, plutôt secrète sur son passé et celui de Vincent Ntuywentondo son petit-fils), découvre et subi l’ennui, le racisme, la violence. Ce n’est vraiment pas évident ; à partir d’un thème souvent traité, de trouver l’originalité d’un tel récit. Cependant, Louis Atangana exécute une petite pirouette littéraire en offrant une fin ouverte aux lecteurs. En effet, Vincent Ntuygwentondo obtient son bac mais on ne sait pas s’il va poursuivre ses études, trouver du travail et surtout s’il va enfin pouvoir quitter la cité.

Le pari de l’auteur n’est pas gagné d’avance car le lecteur ne refermera pas ce livre avec de nouveaux espoirs concernant la vie des jeunes de ces quartiers dits "difficile". Son texte est assez bien écrit pourtant ne présentant ni grand intérêt ni révolution.

Souhaitons-lui beaucoup de courage pour son prochain ouvrage.

On peut tout de même se demander, à la lecture de cet ouvrage, quel est le but de la littérature de jeunesse : n’est-elle présente que pour décrire le quotidien ou a-t-elle une autre fonction ? La littérature de jeunesse est-elle circonstancielle ?