Des yeux de loup

Au fond d’une province sauvage, Volga aime les longues promenades dans la forêt avec sa mère ; les deux femmes croisent parfois des loups. L’adolescente est aussi l’amie de la jolie Sibil, laquelle tombe amoureuse du populaire Dom. Alors que Volga pourrait se rapprocher du gentil Paul, elle est intriguée par une nouvelle venue, Mado, la fille du propriétaire de la scierie. Les deux jeunes filles apprennent à se connaître jusqu’à s’aimer. Mais une grève va rendre la population hargneuse. Un soir de fête arrosé, Dom s’en prend à Volga et Mado. Le drame sépare les amantes, la vie continue.

D’une écriture légère et centrée sur la nature, l’autrice fait parler son héroïne Volga à travers les observations d’un quotidien linéaire et apparemment souvent anodin. Elles retracent en fait des changements profonds : des chemins qui se séparent, l’âge adulte qui se dessine, les différences sociales qui se creusent. De fait, il y a toute une réflexion à mener sous une histoire simple. L’art de la suggestion se mérite, et il ressort de ces belles pages qu’Alice Parriat l’a beaucoup travaillé.

A lire aussi pour la même atmosphère : L’attrape-rêves de Xavier-Laurent Petit (Ecole des Loisirs, Médium, 2009)