Dilili à Paris

Dilili est une petite orpheline du village kanak montré à l’Exposition universelle de Paris en 1889. Elle est amie avec le jeune triporteur Orel. Ensemble, ils mènent une enquête au sujet de kidnappeurs de petites filles, les mystérieux « Males-Maîtres ». Ils vont surtout vivre mile aventures et croiser une foultitude de personnages célèbres de l’époque.

Le livre audio est issu d’un film d’animation de Michel Ocelot et bénéficie donc de belles illustrations, mélange astucieux de dessins des personnages et de photographies des décors de cette fin XIX^e retrouvés dans Paris par le réalisateur.

Le texte étonne au départ, nous plongeant immédiatement dans une situation complexe comme si nous devions de toute éternité la connaître. Et puis on s’habitue au surdosage, puisqu’on croise au minimum une à deux figures historiques par page. Orel attrape la rage et en guérit aussi sec avant de filer à la Grenouillère… « Cela semble impossible de réunir Louise Michel, Madame Curie et Sarah Bernhardt. Mais si, ces grandes dames n’ont pas hésité un instant, et les voici toutes trois avec les trois amis (et la guépard apprivoisé de Sarah). » (p. 14)

Très peu dialogué, ce récit se prête à une voix unique, celle douce et flûtée d’Isabelle Carré. Ce choix fait comme arrondir et alléger l’histoire, d’autant que la musique de Gabriel Yared, superbe, n’encombre pas l’ensemble : elle a son existence propre aux moments propices.

Quant au contenu lui-même, on appréciera la fantaisie surprenante mais ô combien moderne de Michel Ocelot : tentation du racisme, dérives misogynes, besoin de féminisme… de 1889 à 2019, il y a largement de quoi faire réfléchir les plus jeunes. Dès 7-8 ans.