Entre eux, la rivière

C’est à un récit empreint de nostalgie et de souvenirs que nous convie Nicolas Maymat. Ici la rivière (le fleuve devrait-on dire) est tout à la fois une unité géographique et une atmosphère ; un « air du temps » où les relations se nouent et se dénouent. Nous sommes au XVIII° siècle, sur les bords de la Loire. Pour toile de fonds, une auberge, tenue par Lise et Jean, où passent les bateliers et les dentellières. Une vie rythmée par les travaux quotidiens, les crues de la rivière, les partants et les arrivants. Le fleuve s’écoule comme le temps et rien ne semble vouloir arrêter cette vie immuable. Sauf, peut-être, les nouvelles qui arrivent de Paris. Sauf, peut-être, des amours incertains. On y croise le Simonet, maître marinier, qui va bouleverser la vie de Lise et d’Anna, la dentellière, Jacques, dont l’unique envie est de voir la mer. Pour tous ces personnages, c’est un appel du large, une sorte d’envie d’aller voir plus loin, sous le regard d’une petite fille, Jeannette. Un roman délicat et sensible. Une belle écriture.