Frantz et le Golem

Prague, fin du XIXème siècle. Frantz est un jeune garçon curieux : après que le bedeau de la synagogue a affirmé aux enfants que le Golem rendu à la poussière reposait dans le grenier du bâtiment, il n’a plus qu’une idée en tête… Il s’échappe nuitamment et découvre en effet dans le grenier des vêtements poussiéreux.
Dès lors qu’il les revêt, il plonge dans le temps jusqu’au Moyen-Age, la nuit où le Golem a été créé. Frantz suit toute l’histoire de ce géant sans âme, depuis son rôle protecteur des Juifs jusqu’à ses colères et son effacement, ici effectué par une toute jeune fille. Frantz se réveille brutalement : il croit avoir reconnu Myriam, qu’il aime secrètement.

Le lendemain matin, Frantz va voir Myriam : il lui avoue son amour, elle lui avoue son rêve de la nuit précédente. Elle aurait vu en songe le Golem, et il avait les beaux yeux de Frantz… Une promesse de mariage est scellée.

La légende est connue, mais Irène Cohen-Janca décide de la fondre dans ce que l’on pourrait considérer comme une mise en abyme : un petit garçon découvre lui-même l’existence supposée du Golem… En parallèle, raconté au présent, l’amour enfantin est très romantique ; il redonne de l’espoir, de la vie au récit d’une créature qui souffrait justement de l’absence de sentiments apaisés.

Alors que la ligne picturale utilisée par Maurizio Quarello est habituellement très nette, ses illustrations étonnent dans cet album pour grands enfants. Presque des esquisses, elles restent dans des couleurs assourdies, sombres (bleu, gris, sépia). De facto très nuancées, elles rendent compte de la vieille ville, du rêve nocturne, un peu moins de l’idylle naissante. Un ouvrage qui a de la mélancolie et de la finesse à revendre…