Geek girl (T. 1)

Harriet aime les détails. Scientifiques, artistiques, historiques... Tout ce qui constitue une culture générale inutile mais enthousiasmante reçoit ses faveurs. Là-dedans, il n'y a pas de place pour la mode, mais quand même pour Nat, sa meilleure amie qui rêve de devenir mannequin. Un jour de shopping (beurk) à Birmingham, Harriet est « castée » par un agent extravagant qui lui fait rencontrer une grande créatrice de mode.
Deux disputes plus tard (avec Nat, puis avec son père et sa belle-mère), Harriet se retrouve en manteau de fausse fourrure et culotte noire sur la Place rouge de Moscou. Elle n'a pas vraiment envie d'être la plus belle, mais espère changer son image fade de geek, d'intello. Les suites de son escapade seront un peu plus compliquées qu'elle ne le pensait.

L'intrigue est d'une facilité déconcertante – la beauté intérieure versus les apparences – et la couverture du roman n'arrange rien. Mais l'auteure a décidé de jouer la carte de l'humour, de clamer les goûts de son héroïne en s'en moquant, de rendre les adultes très présents pour le meilleur et pour le pire : l'histoire virevolte, pique, tressaute sans temps mort. Les joutes entre les parents aux avis divergents sont drôles, tandis qu'Harriet se positionne comme une adolescente aux préoccupations davantage existentielles qu'influencées par la mode.
Seule la présence de Toby, faire-valoir lui présenté comme laid et asocial, constitue un cliché. En effet, l'ambitieuse Nat dévoile une absence totale de jalousie, le beau Nick s'amuse du monde superficiel dans lequel il vit, et même le vibrionnant Wilbur ou la hiératique Yuka ne sont pas dupes de leur métier. Ainsi, tout le monde finit par surprendre tout le monde, et l'histoire se clôt en famille, sans escarpins ni plumes mais aussi sans leçon de morale. Un premier tome très distrayant (trilogie à venir) avec une héroïne qui rappelle un peu la Jess de Sue Limb.