Igor et Souky. Igor et Souky à l'opéra

Deux enfants curieux, un monument à raconter, tel est le soubassement de cette série documentaire. La petite Souky, 7 ans, et son copain Igor, 6 ans, sont lancés dans l’aventure par la volonté de leurs parents qui les envoient, à leurs heures perdues, découvrir un monument ou un lieu parisien (pour les premiers titres de cette série : tour Eiffel, zoo).

Ici les enfants sont lancés à la découverte de l’Opéra. La maman de Souky, costumière, est le prétexte de cette balade dans les arcanes de l’établissement. Le récit mêle habilement différents corps de métiers et différents spectacles pour construire l’intrigue et élargir le spectre des informations. Ainsi les enfants tentent d’échapper à une sorcière qui n’est autre qu’une comédienne de Hansel et Gretel, un des spectacles en cours, et ils voient apparaître et disparaître un jeune garçon, membre de la maîtrise de l’Opéra. La réserve des costumes et les tutus en forme de fleurs évoquent le corps de ballet. Dans leur course poursuite, ils parcourent le bâtiment du sous-sol au sommet et cela donne l’occasion d’évoquer la légende du Fantôme de l’Opéra, les escaliers de marbre ou le plafond de Chagall.

Les apports documentaires sont clairement signalés, essentiellement en bas de page, par une autre calligraphie et un autre ton, la narration étant elle-même essentiellement dialoguée, dans des bulles sur le mode de la BD. Le parti-pris moderne des personnages, enfants de famille recomposée, le beau rôle donné à la grande fille, coquine, face au petit Igor un peu timoré, sonnent juste et on peut, un peu, croire à l’aventure. Le dessin et les aquarelles de Sandrine Bonini, pleins de charme, nimbent de douceur les personnages et les bâtiments. Un album élégant dans le genre du docu-fiction instructif et convaincant.