Je t'écris de mon lit

Jacob se trouve à l’hôpital. L’infirmière est gentille et d’autres enfants hospitalisés passent le voir de temps à autre, mais le garçon trouve le temps long. Afin d’éviter tout risque d’infection, il ne peut recevoir la visite de ses camarades de classe. Jacob se réjouit d’autant plus des lettres de Zia, qui lui envoie des nouvelles régulières. Les deux héros ont beau traverser des événements différents, de petites similitudes comme le clown (Zia prépare un spectacle comique alors que Jacob reçoit la visite d’un clown) leur permettent de construire un pont entre leurs expériences. Grâce aux échanges de photos ou de dessins, aux conseils de lecture et aux anecdotes du quotidien de son amie, Jacob reste en contact avec le monde extérieur et garde espoir.

Je t’écris de mon lit traite de la maladie d’un enfant, plus précisément du cancer. L’histoire se découvre à travers la correspondance entre Jacob et Zia, à laquelle s’ajoutent quelques messages téléphoniques. L’album détaille les effets secondaires physiques du traitement, comme la perte des cheveux ou d’appétit, et des aspects psychiques liés à la maladie, tels que l’isolement et la peur de mourir. Bien que Jacob évoque le décès d’un camarade de l’hôpital ainsi que d'autres aspects douloureux, l’observation de ces moments émotionnels se pose avec simplicité et délicatesse.

Côté mise-en-scène, Agathe Bray-Bourret fait coïncider la correspondance et un instantané du quotidien de l’enfant destinataire : par exemple, Zia qui lit la lettre de Jacob dans la cour de récré ou Jacob, le bras accroché à une intraveineuse, souriant au dessin de Zia accroché au mur de sa chambre. Chaque aquarelle nous offre une porte d’entrée auprès des jeunes protagonistes, la douceur de la technique se mariant parfaitement à la sensibilité du propos. Un bel album, nuancé et intelligent.