Je veux un super pouvoir !

Et revoilà nos deux compères lapins rencontrés dans le titre Moi, j’ai peur du loup ! Ils sont toujours aussi rigolos, avec leur petite silhouette dodue et leurs oreilles dressées bien droit. Grâce aux jolies carottes avec leurs feuilles ciselées qui ornent en banderole les contre-plats de ce petit album carré, on entre tout de suite dans le vif de l’expression d’Émilie Vast : des contrastes de couleurs qui soulignent la finesse et la précision du dessin de fleurs et de végétaux. Avec ce petit côté malicieux pour présenter ses personnages.

Voici nos deux lapins en grande discussion car l’un d’entre eux veut devenir un super-héros et il commence à imaginer quel pouvoir lui conférerait ce statut ; son compagnon, bien posé sur ses deux pattes, et les deux autres croisées dans le dos dans la posture d’un bon pépère sentencieux, retoque systématiquement chaque prétention énoncée en rappelant que d’autres avant lui exercent ce pouvoir-là depuis bien longtemps. C’est à nouveau pour l’auteure l’occasion de faire découvrir aux jeunes lecteurs-trices toute une faune moins familière, plus exotique parfois, cacatoès ou basilic, ou plutôt discriminée même, comme la roussette ou le bousier. Les double-pages où les lapins discutent avec animation sont prétexte à croquer poses, attitudes, expressions voire mimiques pleines de vivacité et d’humour, quand la double-page qui suit est une exposition de l’autre animal dans son environnement, masqué lui aussi puisqu’il a déjà – le veinard ! – le statut de super-héros.

Lapin brun va-t-il quand même découvrir son super pouvoir ?

Un très joli moment de lecture.