Jeux jaloux

Dylan a tout du novice débarqué à Paris et il le sait. Excellent élève de milieu modeste, il se retrouve propulsé en classe préparatoire scientifique et découvre l’insouciance de ceux qui ont de l’argent. Si la proximité de l’aisance sociale ne le perturbe pas, celle de la belle Emma le rend fou amoureux. Dylan délaisse les cours, Dylan fait du théâtre pour sa belle. C’est ainsi qu’il rencontre Cecil, jeune homme souffreteux aux poses de dandy. Petit à petit, Dylan et Cecil se rapprochent.

Raconté par Dylan, le roman prend des élans naïfs que le lecteur aguerri percera vite à jour, ou bien il choisira de se laisser porter par l’amour, l’amitié, l’adolescence tout mélangés. Il pourrait s’agir d’une relation triangulaire relativement banale au centre de laquelle le héros se perdrait. Mais Stéphanie Richard la revisite à l’ère de l’ultra-médiatisation, offrant aux personnages des chassés-croisés empoisonnés sur les réseaux sociaux. On vire à la psychopathie élaborée, mais chut, cela, Dylan le découvrira bien assez tôt. Étonnant et cruel, le livre cache bien son jeu.