La cérémonie du café

Deux sœurs doivent se débrouiller sans leurs parents, partis de la maison. La plus grande, Leila, travaille et a la garde de sa sœur Sabbah. Tous les jours après l'école, celle-ci va chez les Mavre, les voisines du dessous, les cinglées du huitième. Il s’agit d’une très vieille dame – ancienne institutrice – et de sa fille Brigitte. Celle-ci peut être agréable, avenante et devenir en quelques secondes une harpie. Petit à petit, Sabbah va apprendre à connaître ses voisines, s'attacher à elles, malgré leur triste mine. Et puis c'est du vrai spectacle, « ça valait toutes les séries télévisées », estime Sabbah, la narratrice. Ce personnage est attachant. Elle aime sa sœur, se montre raisonnable, a la fragilité d'une adolescente, cède surtout quand il y a une promesse de cadeau (une console pour son anniversaire), mais ne tire pas trop sur la ficelle et garde surtout espoir malgré les difficultés. « Moi, je refusais de partager le malheur, la fatalité qui s'abat et qui cloue. C'est trop facile d'imaginer qu'on n'a pas de prise, que les dés sont jetés ou que le train qu'on vient de rater ne repassera jamais. » Rien n'est tout noir ou tout blanc. Une histoire signée Franck Krebs (décédé en février 2015) racontée avec beaucoup de finesse.