La montagne aux trois grottes

Une tente volatilisée au bord du lac Vällen, dans le Värmland, , en 2006 ; des policiers bizarres ; un coup de téléphone très menaçant en pleine nuit ; un hélicoptère non identifié et pour finir un loup qui hurle désespérément, tout cela en pleine jungle du nord, à la frontière suédo-norvégienne, comme dit P.O Enquist, le grand-père, voilà les éléments combinés d’une palpitante aventure qui mène Mina, Gabriel, Marcus, sans oublier Pelle le chien télépathe, à l’assaut de la montagne aux trois grottes où agissent des maffieux russo-lituaniens. L’intrigue est simple et même classique pour un récit d’énigme. En se promenant au bord du lac, les enfants et leur grand-père découvrent une tente dans laquelle des sachets blancs qui ne sont ni du sucre, ni de la farine, indiquent clairement qu’il y a là un refuge de malfaiteurs. De retour à leur campement, ils appellent la police qui ne les croit guère étant donné que la tente a disparu, ainsi s’enclenche la démarche d’élucidation. Mais ce qui enthousiasme dans le roman de P.O. Enquist, c’est la nature des personnages. Chaque enfant a sa personnalité, le grand-père est un mélange étonnant de vieux sage et de casse-cou. A cela s’ajoute la relation à la nature et au (sur) naturel. Ainsi, au cours de l’ascension fatigante pour le grand-père, bien âgé, ils rencontreront l’ours de Marcus, le serpent sur lequel s’assoit Gabriel et le fils de la louve, tous entrent en communication avec eux. De façon étrange, modernisme et « chamanisme » font bon ménage, le récit déroute et ouvre joyeusement, sans lourdeur, sur les relations entre l’homme, la nature, les animaux mais aussi sur la vie et la mort puisque le chapitre inaugural accompagne Mischa, la vieille chienne, lors de son euthanasie et se poursuit sur la vieillesse du grand-père ! A structure simple, narration foisonnante, et euphorisante, un roman très riche.