La pension Moreau (T. 1). Les enfants terribles

Emile, au grand désespoir de ses parents, s'exprime avec ses crayons. Son intérêt pour le dessin et sa capacité à fuguer le condamnent à une lourde peine : la pension Moreau (un bagne pour gosses de riches). Levés aux aurores, ces enfants, qui ont pour seul tort d'être différents, triment du matin au soir sous l'œil vigilant d'un monstre qui guette leur moindre faux pas. Humiliations, privations, punitions, enfermements... Dans cette prison, ça ne rigole pas. Emile en fait la douloureuse expérience.

Des liens se créent entre les résidents qui n'ont d'autres choix que d'opter pour la solidarité, s'ils veulent survivre à cette maltraitance quotidienne.

Cette excellente bande dessinée s'inspire d'un poème de Jacques Prévert, Chasse à l'enfant, qui évoque la mutinerie de 1934 à Belle-Île-en-Mer où une cinquantaine d'enfants emprisonnés s'étaient évadés.

Il faudra attendre les années 70 pour que ce lieu de détention (connu pour les maltraitances infantiles qui y étaient commises) ferme ses portes.

Benoît Broyart et Marc Lizano font référence de manière très personnelle au destin tragique de ces enfants martyrs, tout en évitant de tomber dans le pathos. Un premier tome d'une trilogie très prometteuse.