La p’tite Hélène

Claire Mazard est une romancière qui aime les sujets graves. Avec « La p’tite Hélène », elle navigue en eaux agitées, invitant le lecteur à croiser le chemin d’une adolescente en pleine crise d’identité. Hélène aimerait que quelqu’un la comprenne, la prenne au sérieux, la débarrasse de ses idées noires. Sa vie est plutôt sombre près de ses parents, divorcés. Sa mère vit à Perpignan, son père à Lille. Aucun des deux foyers ne répond à ses attentes, d’où sa fugue après quelques journées d’errance aux côtés de Cathy et Eve, deux copines qui vivent aussi quelques galères. A mi-parcours du récit, un espoir surgit, né d’une rencontre. Laure, une jeune femme repère Hélène à une terrasse de café et devine sa détresse. La confiance s’installe aussitôt, l’amitié n’est pas loin. Accepter de recevoir de l’aide, réussir à ouvrir son cœur, gagner l’estime de soi, trouver sa voie et sa place…voilà les défis qui attendent Hélène. Elle finira par acquérir une force intérieure et reprendre pied dans la vie qui ne demande qu’à lui sourire. Pour Claire Mazard, « les mots soignent les maux ». Ainsi, l’écriture a son importance dans le quotidien de l’héroïne qui tient un journal, communique avec Laure par le biais de petits mots et poèmes. Dans la deuxième partie, le lecteur découvre un roman à deux voix, celle d’Hélène qui alterne avec celle de Laure. Le récit avance par à-coups au rythme des sentiments variés et parfois contradictoires qu’éprouve la « p’tite Hélène ». Ce qui ressemble au départ à un mauvais rêve se transforme en images lumineuses et de liberté. Par un texte qui va droit à l’essentiel, l’auteur évoque la souffrance morale et le sens de la vie.