Comme sa consœur de Pise, la voilà qui penche… Mais en ce qui concerne la Tour Eiffel, il ne s’agit pas de glissement de terrain. Elle est simplement amoureuse, criaillent les mouettes. Aussitôt, les monuments les plus hauts se précipitent : Arc de Triomphe, Génie de la Bastille… L’élu du cœur de la svelte Parisienne est forcément l’un d’entre eux ! Mais les mouettes savent, elles, la vérité. La Tour Eiffel soupire pour un lointain phare, bien trop occupé au milieu des tempêtes pour conter fleurette. Entremetteuses à plumes, les mouettes ramènent alors des cadeaux du large. Coquillages et crustacés pleuvent sur les arceaux de métal, et l’amour triomphe le temps d’une nuit de romance. Nous sommes à Paris, tout de même !

Bleu blanc rouge, couleurs maritimes, mais aussi drapeau de la France… L’album développe un petit côté patriote avec sa visite express de la capitale, et à cet égard, on aurait pu penser à une page finale donnant quelques informations sur les monuments. Les grandes illustrations crayonnées, aux contours en halos et juste soulignées de quelques traits fins, impressionnent : l’artiste talentueux maîtrise ses plongées et contre-plongées, ses panoramiques de toits à taille de mouette. Car les coquines sont les vraies héroïnes de cette histoire fantaisiste, broderie de fer sur un Paris rêvé. A lire et regarder avec légèreté.

Sophie Pilaire

Présentation par l'éditeur

Qu’a donc la tour Eiffel ? D’habitude si gaie et pimpante dans sa belle robe de fer, elle penche tristement sur le Champ-de-Mars. La tour Eiffel est malade. Comment ? Oui, elle est atteinte d’un mal étrange : la tour Eiffel est a-mou-reu-se ! Mais de qui ? De l’Arc de Triomphe ? De l’Obélisque ? Du génie de la Bastille ? Non, non, non et non ! Vous n’y êtes pas du tout !Si elle se consume ainsi, si elle se languit d’amour, c’est pour un monument beaucoup plus exotique, un colosse des mers : un phare, mesdames et messieurs ! Un phare majestueux et lointain qui jette sa lumière sur les marins. Mais ils sont si éloignés l’un de l’autre, séparés par des centaines de kilomètres, vivant dans deux mondes qui ignorent tout l’un de l’autre !Comment faire pour qu'ils se retrouvent ?Seules les mouettes rieuses, moqueuses, joyeuses (marieuses même !) vont savoir tendre un pont aérien entre ses deux cœurs de géant.

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