La vérité sur les grands-parents

Comme ils sont drôles les grands-parents du narrateur ! Sur la couverture de l'album, on les voit tous les trois qui sautent sur le trampoline et cela donne tout de suite le ton…

Un vieux grand-père, une vieille grand-mère, pour preuve leurs rides, leurs chevaux rares et leurs drôles de dents, déjouent ce que l’on dit parfois au narrateur : « Les grands-parents ne sont pas très marrants ».

Tout le jeu de cet album se construit sur le décalage qui existe entre ce qu’on dit d’eux (ils sont  lents ou encore maladroits) et ce dont les grands-parents du narrateur, exceptionnels ou pas, sont capables. On les voit hilares descendre d’un manège en folie, s’élancer sur des engins à roulette à la suite de l’enfant ou encore jongler avec les crêpes.

Le portrait qui est brossé est dynamique, les angles de vue sont variés. De face, la grand-mère, prise par la vitesse et sa robe qui se soulève, est gênée ; vue du dessus, dans sa salle de gym, elle manifeste sa souplesse malgré ses rondeurs ; assis sur le canapé, les grands-parents ne sont pas affalés devant une quelconque télévision mais très occupés à manipuler des ordinateurs à l’opposé de ce qui est communément admis : « Quelqu’un m’a dit que les grands-parents ont peur du progrès ».

Il ressort de cette ode à ces grands-parents un sentiment profond d’attachement et une superbe illustration de ce que signifie la transmission. Quand, à la belle étoile, tous les trois (plus le chien) sont plongés dans le spectacle céleste, on éprouve concrètement le bonheur du partage et on comprend comment un tel lien peut aider à avancer toute la vie.

Le comique des situations naît du dynamisme sautillant des dessins d’Elina Ellis, de la nervosité de son trait à la manière de Quentin Blake (et ce n’est pas rien !). Le discours par antiphrase crée un humour qui promet de bons moments de lecture partagée ou de souvenirs heureux.