Le dieu oiseau

Depuis dix ans, Faolan est l’esclave de Torok, selon une tradition bien établie de pouvoir sanglant d’un clan sur l’autre. Faible physiquement, amoindri psychologiquement, Faolan n’en compte pas moins défier son maître lors de la prochaine compétition pour trouver l’œuf du Roi-Oiseau et devenir tout-puissant à son tour. La quête sera sans merci, mais Faolan finalement vainqueur choisira de briser le cercle ancestral de violence.

Violence et crudité sèment leurs pierres tout au long du roman, par ailleurs écrit de façon quasiment envoûtante. Aurélie Wellenstein entoure son lecteur d’un récit dense, très descriptif à la fois des situations, du contexte, et des sentiments intimes du héros. De fait, nous sommes autant happés qu’effrayés par cette histoire de mort et de peur. A peine entrevoit-on la solidarité naissante entre Faolan et deux jeunes femmes candidates au trône. Pourtant, la fin en deux temps réserve une belle surprise, projet de société pacifiée bâti sur un modèle religieux nouveau… Les hommes en leur folie n’écoutaient pas le message profond du Dieu-Oiseau : n’y a-t-il pas là matière à réflexion très réaliste ? Ardu mais intéressant.