Le garçon qui dormait sous la neige

Joël va fêter ses 14 ans (on avait fait sa connaissance dans Les ombres grandissent au crépuscule). Il continue à rendre visite à sa voisine étrange à qui il manque le nez. On continue à le suivre dans ses aventures en suivant les pensées tourbillonnantes qui se bousculent dans sa tête. C'est un roman très étrange et mélancolique, Joël a envie de devenir une rock star pour échapper à sa vie tristounette. Il va prendre des cours auprès d'un musicien un peu raté. Son père qui avait été quitté par la mère de Joël il y a bien longtemps se fait de nouveau quitter par l'amie qu'il pensait épouser. Il sombre une fois de plus dans l'alcool. Cet ancien marin devenu bûcheron pour faire vivre son fils est si pauvre qu'il n'a pratiquement pas de quoi acheter des chaussures à Joël. On est dans les années 50 en Suède, les temps sont vraiment difficiles à la campagne. Joël n'a de prise sur rien et surtout pas sur son père qu'il n'arrive pas à convaincre d'arrêter de boire. Régulièrement il doit aller le chercher dans les différents lieux où il se défonce. Joël décide de s'endurcir et le fait en essayant de passer la nuit dehors sous la neige.

C'est un texte surprenant et légèrement suranné, écrit au présent comme pour montrer l'urgence de vivre, urgence de s'en sortir, urgence de grandir. On est très loin des romans noirs terrifiants de Mankell, le maître du suspense. Mais ici, malgré l'apparente simplicité de la construction linéaire et du langage, l'atmosphère et les images s'installent dans la tête du lecteur et ont de la peine à en sortir. Ce roman d’atmosphère plus que d'aventures doit être dégusté plus que dévoré !