Le gros éléphant et le petit pois

Il était un lion qui voulait une pêche. Il était une panthère qui voulait une poire. Il était une gazelle qui voulait une prune, etc, jusqu’à un rat qui rêve d’une patate ! Tous ces animaux très différents vont s’allier et se suivre afin de trouver les aliments qu’ils convoitent. C’est la chenille qui leur indiquera où se trouve le marchand de fruits.

Une fois sur place, les animaux ne découvrent que deux petits pois, dont ils ne veulent pas. Arrive l’éléphant, lequel ne fait pas la fine bouche, et mange non pas un, mais les deux pois. Il se dit trop gourmand, les autres ne comprennent pas. Jusqu’à ce que le docteur explique : le pachyderme a avalé, avant les deux petits pois, tout l’étal du marchand, y compris les fruits tant désirés par le groupe…

C’est une sorte de randonnée, dont on attend évidemment la chute, ici très percutante sur le thème de la gourmandise. La ribambelle d’animaux est longue, et ils sont introduits rapidement de page en page, sur un texte au vocabulaire riche mais qui casse justement l’effet de répétition de l’histoire : la ritournelle de fin de page ne cesse de légèrement varier, ce qui m’a perturbée. Sur fond crème, les illustrations de type gravure sur bois adoptent les couleurs chaudes de la savane, s’affranchissant des perspectives, déformant les animaux pour les rendre amusants. L’album est effectivement drôle, effectivement original, il a pourtant manqué un petit quelque chose qui aurait pu déclencher un coup de cœur.