Le Mystérieux Cercle Benedict (T. 4). L'enfance extraordinaire de Nicholas Benedict

A neuf ans, Nicholas Benedict a des talents de surdoué, une maladie qui le fait s’endormir n’importe quand (la narcolepsie), et pas de parents. Nouveau à l’orphelinat Rotschild, il tente de se faire des amis (le gentil John) et d’éviter ses ennemis (la bande des Scorpions). Très observateur, Nicholas devine bientôt que le directeur, désespéré des finances de l’établissement, recherche activement le trésor de feu Mme Rotschild. De la magnifique bibliothèque à l’observatoire caché, il décide de mener une enquête nocturne en compagnie de John et bientôt Violet, la fille des fermiers voisins.

Le lecteur peut connaître les trois tomes de la série « Le mystérieux Cercle Benedict » ou pas (je n’ai lu que le premier) avant de découvrir ce livre qui s’apparente à une préquelle, c’est-à-dire qu’il raconte les jeunes années de Nicholas avant le Cercle. Elles éclairent peut-être l’avenir du héros, pas dans son intelligence déjà surdéveloppée mais dans ses relations avec les autres : il passe d’une solitude assumée à une solidarité amicale jusqu’à une prise en compte de la micro-société de l’orphelinat. Les adultes, du tout noir, évoluent au gris flou et nous les retrouverons de la même façon dans la série.
Toutefois, le tome est aussi unique, avec sa propre énigme fascinante, son action qui progresse, ses rebondissements et ses impasses. Avec un narrateur externe, le lecteur (dès 11-12 ans) frémit des déplacements à la bougie du jeune héros, rit de son phonogramme à bicyclette, s’interroge à propos du journal intime de M. Rotschild. La résolution, pirouette facile, est aussi enthousiasmante (au moins pour l’adulte prescripteur, chut). Classique mais soigné, effrayant mais pas trop, inventif mais attaché au réel - l’époque est assez difficile à déterminer -, le roman séduit et ne lasse jamais. A lire et poursuivre si affinités !