Aller au contenu principal
Espace publicitaire
Fermer

Rechercher un livre

Date de publication
Age-cible

Le plancher de la lune

Sélection des rédacteurs
Poésie
à partir de 9 ans
75 pages
: 9782897745301
13.95
euros

L'avis de Ricochet

Le narrateur se présente comme « différent », il habite sur la lune. Le texte sous forme de fragments développe son « étrangeté » manifeste dans sa relation au langage.

Épeler « clémentine », c’est peler une clémentine. Prendre au pied de la lettre sans mesurer l’écart entre ce qui est attendu par l’adulte, par exemple combien de mots dans « Salut, comment ça va ? » et la réponse grammaticale cherchée ne fait pas sens !

Le mot fait image, il n’est pas fait de lettres ni de relations entre elles. L’exemple donné, « crocodile », est lumineux : « Le mot me mord la jambe chaque fois ».

On sent de la colère dans cette incompréhension réciproque « Tu comprends ? / Ouijecomprendstrèsbien / Merci ». L’italique signale le monologue intérieur et la réponse muette où s’enferme le locuteur.

Fête d’anniversaire, relations au père, école, à la limite de la désocialisation, partout le personnage se cogne au langage. BOT = beauté. On connaît bien ce trouble, chaque lettre sonne dans une stricte logique (bo-T donc « beauté »), dialogue impossible entre une professeure et un enfant.

Personnalité clivée par le langage ou plutôt par son apprentissage, on éprouve au fil des pages la douleur qui monte jusqu’au désespoir : les mots devraient « être des petits gestes tendres ».

Besoin de tendresse exprimé dans un refus de son humanité au profit d’une animalité rêvée, celle du dauphin : « Je reste en mouvement dans l’eau comme un chien chaud ».

Posséder ce qu’il ne possède pas, un langage aisé, être comme tout le monde. Quelques vers drôles mettent un peu de distance avec la peur de vivre : « Ma prof me dit que je suis pétillant / Je la remercie / J'ai toujours voulu être toutes les bulles d’une boisson gazeuse ».

Prendre congé, l’auteur-poète joue avec les mots porte-voix de son narrateur et de tous ceux que le langage martyrise, même si étoile ou luciole amènent un rêve et un sourire.

Un texte âpre, vibrant, entre court roman et long poème, il tient son lecteur à hauteur de la souffrance exprimée dans un univers de l’écrit qui piège celui qui ne le possède pas. À lire pour apaiser des souffrances, à recommander aux adultes et éducateurs pour favoriser une juste compréhension du mal-être de certains jeunes.

Présentation par l'éditeur

Pas facile pour le narrateur d’avoir les deux pieds sur Terre. Surtout s’il doit s’y battre avec des mots qui refusent de collaborer, des phrases qui se dressent comme des obstacles et des livres qui n’en finissent plus de l’assommer. Par bonheur, il y a son chien, la lune avec son horizon d’étoiles et toutes les merveilles qui y scintillent.



Un recueil qui met des mots doux sur le défi quotidien