Le soleil et la mort

Ulysse, 15 ans, veut en finir avec la vie. La mort de sa mère dans son enfance, celle de son grand-père qui l’a élevé, les tensions insupportables avec son père et sa belle-mère, sans compter la mort de son chat l’ont convaincu de se suicider. Mais mourir seul lui paraît difficile, c’est alors qu’il rencontre sur un site internet « le soleil et la mort », Vlad, charismatique étudiant en philosophie, héritier spirituel de Cioran qui fédère des jeunes suicidaires. Il fait ainsi connaissance de Kim, très brillante élève, incomprise par sa famille ; Océane, abusée par son père et Marco, seul avec sa mère en difficultés. A eux quatre, ils forment un concentré du mal être adolescent et avec Vlad, décident un suicide collectif, sans douleur, dans l’île du grand-père qui doit être vendue. Pourtant, au moment où ils comprennent que la mort programmée est une noyade, ils se rebellent. Aborder le suicide des jeunes est un thème difficile à traiter, pour une auteure qui doit répondre à deux exigences : accrocher des lecteurs adolescents et leur faire comprendre les risques qu’ils courent. Le suspense est bien construit mais le langage « jeune » semble parfois bien artificiel. De même, les personnages attachants qui symbolisent jusqu’à la caricature tous les maux possibles de l’adolescence ; le scénario convenu alourdi par certains lieux ou actions symboliques, -plage de l’Ankou, faux aiguisée par Ulysse-, laissent un sentiment mitigé. Une volonté de convaincre et un relatif schématisme gâchent un peu ce roman aux questions fortes, et où, néanmoins, les personnages peuvent entrer en résonance avec les lecteurs concernés.