Le typographe

Comment faisait-on avant l’ordinateur ? Diplômée des Arts Décoratifs de Paris section image imprimée, très intéressée par le rapport entre l’écrit et l’image, Gaby Bazin a voulu partager sa passion pour les techniques d’impression qu’elle pratique elle-même (elle fabrique et imprime ses propres livres). Après La lithographe paru en 2021 aux éditions MeMo, elle nous invite donc cette fois dans l’atelier du typographe. Un bref détour par l’histoire nous apprend que l’impression est née il y a bien longtemps avec les premières planches en bois gravé puis l’arrivée au XI^e siècle des premiers caractères mobiles en Chine. Avant « on devait copier à la main, patiemment » rappelle l’autrice. Puis c’est au XV^e siècle qu’un orfèvre allemand, Johannes Gutenberg, généralise le métier d’imprimeur en inventant la première presse et la technique des caractères au plomb.

L’album Le typographe a été réalisé à l’occasion d’une résidence au centre culturel Le Bief-Manufacture d’Images à Ambert (Puy-de-Dôme) et a d’abord été édité en microédition. Les illustrations reprennent la technique de la sérigraphie à partir d’une superposition des couleurs sur le même principe que pour La lithographe. Le texte est court et les descriptions bien mises en perspective : toutes les étapes du métier sont présentées ainsi que les outils et les gestes qui vont avec, et le lecteur est même invité à participer. Au final, l’ouvrage – très esthétique – sent bon l’encre et les vieux outils, mais à trop s’attacher à ce généreux typographe au large tablier bleu, on en oublierait presque la révolution internet et digitale qui confine désormais sa pratique au micromarché de l’artisanat d’art. Pour les enfants, la vision est peut-être un peu trompeuse.