Les âmes perdues (T. 1). Les Terres du bas

Le mauvais œil frappe à nouveau la famille de Zoé. Peu de temps après la mort subite de son père, l'adolescente, partie à la recherche de son petit frère Jonah, se retrouve face à Stan, une crapule sans scrupules qui prend la fratrie en otage. Sans l'intervention de X (un homme doté de pouvoirs et appartenant au monde d'en bas), Zoé et son frère ne seraient plus de ce monde. Seul hic, en voulant jouer les héros, X enfreint les règles d'en bas : il n'honore pas son contrat (qui était de tuer Stan) et tombe amoureux de Zoé. Cette double infraction lui attire les foudres de ses maîtres qui se déchaînent contre lui...

Belle surprise que ce roman fantastique, bourré d'humour, de suspense et de rebondissements. Avec un scénario qui tient bien la route, Jeff Giles évoque l'enfer à travers des personnages truculents, morts depuis des siècles et coincés dans un univers soumis à des règles strictes et sans appel. Dans le monde d'en bas, ça ne rigole pas : pas question d'amour ou de rédemption, mais plutôt d'autopunition puisqu'il s'agit de kidnapper les méchants d'en haut pour les condamner à perpétuité à l'enfer ! Mais le doute s'insinue parfois dans les consciences de ces chasseurs de vie et débouche sur d'intéressantes réflexions : « Ces missions qu'on nous confie, dit-il, n'en as-tu jamais éprouvé de la honte ? Ce que nous appelons des proies sont des êtres humains, après tout. » « Ne me dis pas que tu les considères encore comme des humains, rétorqua-t-elle. Etais-je humaine quand j'ai fracassé le crâne de cette servante – ou quand j'ai laissé son corps refroidir dans la rue ? Etais-je humaine lorsque j'ai privé mes enfants de leur mère ? Non, ces âmes que nous prenons ne peuvent plus prétendre à l'humanité. Ce sont des déchets, et nous sommes les balayeurs. » Vivement la suite !