Du ver de terre en passant par la chauve-souris, l'alligator ou encore le raton laveur, Nadia Budde dresse le portrait d'une vingtaine d'animaux ayant déserté la monotone campagne pour les trépidantes mégalopoles. Dans cet ouvrage au traitement déconcertant – ça part dans tous les sens –, on « apprend » notamment que le lombric souffre d'attaque de panique lorsqu'il pleut, que la martre a un goût prononcée pour les câbles d'allumage, que la chauve- souris, animal étrange qui dort la tête en bas, a élu justement domicile à Austin, ville peuplée de hippies et d'originaux excentriques...

Pour étayer ses dires, l'auteure allemande se base principalement sur des faits véridiques, mais aussi sur quelques légendes urbaines. Il en résulte un mélange détonnant (entre poésie, sociologie et éthologie) et drôle (pour les amateurs de deuxième et troisième degrés). Les illustrations cocasses se dévoilent sur une très belles palette de couleurs, elles complètent bien le tableau de ce bestiaire qui, par son ton décalé et mordant, s'adresse plus aux adultes qu'aux enfants.

Emmanuelle Pelot

Présentation par l'éditeur

Les hommes ont voulu chasser les animaux des villes, mais ils n’y sont pas parvenus. Les rats à Paris, les renards à Londres, les loups à Moscou ou les alligators à New York, chaque mégapole est en réalité une vraie jungle urbaine ! Faux traité de zoologie et vrai bestiaire décalé, cet ouvrage drôle et fantasque propose de multiples lectures qui s’adressent aussi bien aux adultes qu’aux enfants.

Voici un bestiaire inattendu. On y trouve aussi bien la chauve-souris que le canard, en passant par le sanglier et le cafard. Nadia Budde part des villes du monde entier, qu’elle décrypte à travers leur contagion animale. On découvre les animaux en voie d’extinction et les habitudes primaires des citadins, et la frontière est parfois mince entre l’homme et l’animal…

Nadia Budde construit un monde vivant insolite, tout en se servant de légendes urbaines et d’expressions usuelles. Ce livre est à la fois un petit récit historique sur les villes et un petit traité sociologique sur les hommes et leurs animaux… C’est cru et très drôle (les vers de terre vont en thérapie), c’est sinistre (les loups attaquent les Moscovites), c’est actuel (Détroit en faillite appartient de nouveau à la nature), c’est instructif (les rats de Paris sont plus nombreux que les Parisiens !), c’est ludique et écolo ! Son humour déjanté n’éclipse jamais les aspects sordides de l’urbanité, ni ceux, obscurs de l’humanité. Son style haché, délibérément hâtif, passant du coq à l’âne, mêlant réalité et théories farfelues, oblige le lecteur à réfléchir. C’est un livre transgénérationnel, à lire à plusieurs. Le style graphique, drôle et naïf, propose une écriture originale entre la bande dessinée et l’album.

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