Les invisibles

Invisibles, Pie et sa maman sillonnent les Etats-Unis, des grandes étendues naturelles aux villes les plus peuplées. Profitant de leur invisibilité, elles dérobent de quoi se nourrir et se vêtir, et s’établissent dans les meilleures demeures, toujours attentives à dissimuler leur présence et à filer discrètement lorsque les habitant·e·s des lieux se doutent de quelque activité inhabituelle. Mais lorsque sa mère disparaît subitement, à peine arrivées dans une nouvelle ville, Pie est prête à enfreindre toutes les règles pour la retrouver. Pour cela, l’adolescente devra vaincre son appréhension du regard des autres et oser faire le premier pas pour nouer des liens avec autrui. Freinée par la peur d’effrayer celles et ceux chez qui elle s’est établie, hantée par le souvenir de tentatives similaires échouées, aspirant pourtant à une vie ponctuée de sourires et de corps qui s’entrechoquent, Pie entreprend maladroitement de manifester sa présence. Au fil des rencontres, la jeune femme se découvre autant qu’elle se laisse découvrir, s’affirmant au fil des pages. Si le roman souffre de quelques lenteurs au début (sans doute liées au nombre réduit de personnages et au peu d’interactions qui en découlent), et si le rythme de lecture est quelque peu entrecoupé (les chapitres, assez courts, alternent actions présentes et souvenirs du passé), la narration s’emballe petit à petit et nous entraîne dans une aventure palpitante et fantastique. Mettant l’accent sur l’inclusivité, sans pour autant devenir moralisateur, Les Invisibles est un roman d’apprentissage qui s’inscrit dans l’air du temps et qui nous invite à aller au-delà des apparences.