Après l'histoire impossible à peindre, Claire Ubac nous revient avec l'histoire impossible à sécher construite de manière identique, autour d'une trame principale dans laquelle viennent se greffer d'autres courtes histoires. Racontée sous la forme d'un journal intime, en alternance par Ophélie et Daphné, deux jumelles, cette histoire nous plonge dans le chagrin. Tout commence par la disparition de leur papouki, un homme plein de ressources et fondamentalement joyeux et leur première rencontre avec leur grand-mère, une dame assez froide qui les invite avec leur mère à passer quelques jours chez elle. Accueillies par la gouvernante, elles découvrent un univers assez froid, silencieux où le temps semble s'être arrêté. Les filles s'adaptent aux règles de la maison mais aussi à la gouvernante, subtilement méchante avec elles. Titillées par un plafond qui goutte, elles se rendent dans la pièce du dessus fermée à clef et tombe sur la cause la fuite : un livre étonnant. Il contient des "histoires mouillées" vécues ou inventées qui emportent alors les jeunes filles sur les traces d'un empereur pleureur, dans des inondations en Asie, autour de l'étang des veuves en Afrique mais révèlent aussi le secret de cette maison. Un secret grâce auquel les deux sœurs apprennent l'enfance de leur père et parviennent à mieux comprendre l'attitude de leur grand-mère. Entre vacance et découverte, peine et questionnement sur le chagrin, ce livre donne à voir trois manières de réagir face à la douleur. Pour les jumelles en tout cas, pas question de se laisser abattre et ces deux narratrices fort présentes nous proposent des moments de légèreté et de la fantaisie comme savait en créer leur père.