L'Ickabog

Le narrateur omniscient de cette histoire fantastico-moyen-âgeuse ne boude pas son plaisir à arpenter la Cornucopia dans tous les sens. Il nous conte en détails bonhommes les aventures de Daisy, de Bert et de l’Ickabog, un supposé monstre dont on met longtemps à savoir s’il existe vraiment ou pas. Le roi Fred en est convaincu, et les deux affreux lords qui lui servent de conseillers vont tout faire pour entretenir cette croyance et, ce faisant, cumuler les impôts destinés à l’armée, le tout sur la tête des habitants qui s’appauvrissent. Finies les délicates pâtisseries de Chouxville, finis les vins fins de Jeroboam et les fromages parfumés de Kurdsburg ! Mais les jeunes Daisy et Bert finiront par suivre leur instinct et tenter de réveiller les consciences endormies et manipulées.

Avec cette sympathique histoire, J. K. Rowling explique avoir voulu parler de l’énigme du pouvoir sur les peuples, des dérives de ce même pouvoir et de la façon dont nos peurs reflètent nos inconscients. De très jolies trouvailles – la néance des Ickabogs – prennent des allures philosophiques. Du côté de l’atmosphère, j’ai pensé à Mathieu Hidalf de Christophe Mauri, à Bjorn le morphir de Thomas Lavachery. Un très joli tome unique, partagé en ligne et illustré par des enfants du monde entier pendant le confinement du printemps 2020 !