L'oranger

Une graine devient un arbrisseau, qui se transforme en un magnifique oranger. Malheureusement, l’environnement de ce pauvre arbre fruitier se révèle hostile. Ses belles oranges sont emportées par des oiseaux, ses grandes branches taillées par un jardinier, ses feuilles croquées par une chenille, ses racines arrosées par un chien indélicat. L’oranger n’en peut plus de ces impolitesses, il est temps d’agir ! Il prend alors sa revanche auprès de chaque faiseur de tort, volant les œufs du merle puis coupant les cheveux du jardinier. Alors que l’oranger mécontent s’apprête à doucher le chien, un policier l’aperçoit : « Eh, là ! ». S’en suit une course-poursuite tonitruante jusqu’à ce que l’oranger s’évade à bord d’un avion pour rejoindre des cieux plus cléments.  

Quel plaisir de parcourir cet album intelligent et rigolo ! Avec sa mise en page épurée, autant au niveau de l’illustration que de l’écrit, constitué quasi uniquement d’onomatopées réjouissants (« chipe, chipe » feront les oiseaux voleurs), l’histoire rocambolesque se vit davantage qu’elle ne se lit. Sa sobriété fait de L’oranger un ouvrage très accessible pour de petits lecteurs, qui ne manqueront pas d’être touchés par les péripéties de l’arbre. Mais sous l’aspect comique de la vendetta se devine la notion de respect de la nature ; l’auteur-illustrateur montre, grâce à l’exemple du jardinier et des animaux qui constatent leur insensibilité puis la réparent, que nous pouvons améliorer notre monde en y distillant plus de bienveillance.