Ma grand-mère m'a mordu

Le titre est provocateur, réjouissant : qui n'a jamais eu envie de se rebeller contre les vieilles joues qui piquent ou les tapes affectueuses sur la tête ? D'emblée, on sent que notre petit héros va en avoir l'occasion. Enfin, ça commence mal : Marcus a été mordu, sans témoins, par sa grand-mère paternelle à qui il n'a pas voulu céder la télécommande de la télévision. Et personne ne le croit. Pire, on l'accuse de mentir. Il adhère alors à la confidentielle association montée par sa petite voisine, qui subit elle aussi le phénomène : l'AVMV, l'Association des Victimes des Mémés Violentes. Marcus trouve peu à peu le courage de défier son père – avec qui il vit seul, et qui se laisse volontiers déborder par sa maman peut-être âgée, mais forte tête. Ils montent tous les deux un stratagème qui va permettre de confondre la grand-mère. Pas rancunier, Marcus se réconciliera vite avec son aïeule un peu triste, un peu seule...

Audren jette avec bonheur un coup de pied dans l'inépuisable fourmilière des bienséances, mais sa petite histoire reste toujours dans les limites du bon cœur du narrateur Marcus. Elle trouve un juste équilibre pour raconter des événements féroces d'une façon presque calme, et assez subtile – on comprend en filigrane le divorce des parents et ses nombreuses conséquences inattendues. Surtout, le roman reste très frais, très drôle... A offrir à toutes les générations, évidemment !