Ma maman vit avec une maladie invisible, mais moi je la vois !

En rose vif, bleu canard ou jaune éclatant, Ma maman vit avec une maladie invisible, mais moi je la vois ! rend compte de la réalité vécue par la narratrice. Sa mère souffre d’une maladie chronique et quelles que soient les couleurs dont s’habille la vie, en sous main, un mal rôde. Tamara Pellegrini et Mathilde Baudy jouent habilement des couleurs et des émotions pour expliquer le quotidien de la fillette.

Un jour tout va bien, le lendemain c'est une autre histoire. C’est une épreuve terrible pour l’enfant que de ne pas comprendre pourquoi une balade en forêt est possible un jour et pas le jour suivant. Petit à petit les autrices nous montrent les étapes par lesquelles elle passe, notamment sa volonté de se débarrasser de la maladie par les moyens qu’elle connaît pour éliminer les nuisibles insecticides ou filet à papillons. Le symbolisme utilisé pour montrer le mal être de la maman est simple, mais efficace : lorsqu’elle souffre, elle est entourée, comme enveloppée, par une sorte de nuage transparent et les pages alternent, l’une joyeuse, l’autre triste.

Le texte décrypte les ressentis des personnages : la petite fille « voit » cette maladie invisible, la maman est en colère parce qu’elle ne peut pas aller voir sa fille jouer à l’école. Ces émotions sont accueillies, acceptées. Les autrices partagent avec empathie les difficultés et les remèdes pour soulager et elles construisent ainsi, petit à petit, la notion d’incurable...

Cet album est un exemple type de ces livres utiles et sensibles pour mettre des mots sur les maux, aider les enfants à comprendre, aider les adultes à s’exprimer. Un dossier final explicite de façon pédagogique la notion centrale du récit, la maladie chronique et quelques-unes des plus fréquentes. Ce document s’élargit aux associations d’aides (en France et en Suisse) tant il est vrai que le conseil qu’elles donnent à la fillette et à tous est d’abord et avant tout, de sortir de l’isolement. Une leçon d’humanité et de tendresse.