Mäko

Mäko est un gros morse, placide mais réfléchi, lent mais intelligent. Il a pour habitude de sculpter dans la banquise ce qu’il observe au fond de l’eau : rochers, dénivelés, mais aussi bancs de savoureux poissons. Ce faisant, il guide les autres animaux – phoques et autres manchots – afin qu’ils puissent plonger et se nourrir. Et puis, dérèglement climatique oblige, la glace craque un jour. Mäko et ses congénères se réfugient sur un petit iceberg. Bientôt, ils ont faim… et sollicitent l’inventivité de leur ami. Mäko va alors déployer des trésors d’ingéniosité afin de sauver son univers.

Sur un format à l’italienne, avec des dessins pleines pages, des traits vifs à la plume et des aplats de couleurs profondes, l’album ne manque pas d’allure. D’autant qu’il sait humaniser juste ce qu’il faut ses personnages, notamment avec la grâce pataude des pingouins, tout en préservant leur mystère – voir les grands yeux noirs de Mâko –. Le récit, assumé par un narrateur externe, dit l’essentiel, laisse volontiers suggérer, utilise l’image pour rajouter de l’émotion. C’est une belle histoire à hauteur d’animaux, dont la capacité d’adaptation à l’environnement ne fait décidément aucun doute. Si l’espèce humaine n’a de cesse de détruire la planète, on peut compter qu’elle continuera à vivre sans elle…