Mon américain

Marina, originaire de Martinique, est une élève un peu solitaire de son collège de quatrième. Arrive tout droit de Los Angeles le mystérieux Jeremie Crew, qui s'intéresse immédiatement à elle. D'abord gênée, Marina cède au charme de cet élève qui semble rassembler toutes les qualités : intelligent, riche, beau. Peu à peu, cette très jolie façade se fissure, et Marina pointe les incohérences, les absences de son nouvel ami.

Sur un temps et des lieux resserrés, avec une narratrice encore enfantine mais jamais naïve, Jean-Paul Nozière raconte, davantage qu'une histoire de pauvreté ou d'intégration scolaire, un lien familial étonnant, fusionnel, presque destructeur. Jeremie, de sa lecture répétée de La promesse de l'aube de Romain Gary à son goût du secret effréné, est un adolescent en souffrance, ce que sa mère, son objet d'adoration, ne remarque même pas et renforce. Face à ce couple qu'on finirait par qualifier d'incestueux si le garçon n'était attiré par Marina, la jeune fille ne pourra rien. L'histoire finit par une fuite désespérée, un avenir incertain pour Jeremie, et une conviction renouvelée que l'école, que la probité sont toujours salvateurs pour Marina. Un roman très social et très contemporain, toujours désarmant de naturel.