Mon Amérique

Lisa pensait partir en Amérique cet été, elle se faisait déjà tout un film autour des Indiens, mais voilà, elle se retrouve en train + voiture avec son petit frère dans les bagages, direction le sud de la France chez sa grand-mère, dynamique retraitée. Peu de temps après son arrivée, des plumes lui poussent sur la tête. La toute jeune fille cherche à les cacher, mais est bien handicapée, notamment pour flirter avec Lalou, beau garçon du coin. Jusqu’au jour où Lalou lui montre ses tétons surnuméraires. Après une brève incompréhension, les deux jeunes gens se retrouvent et s’acceptent : « Guerrière indienne aime garçon-louve ». Les plumes tombent alors de la tête de Lisa, et elle devient une femme.

Alice de Poncheville n’a pas l’habitude de livrer simplement ses messages, si tant est qu’elle veuille en faire passer précisément. Sur une histoire mi-fantastique, mi-absurde, et sur le joli thème de l’oiseau (qui s’envole…), elle fait ici parler sa narratrice Lisa du corps qui change, des émotions qui naissent, et de l’amour qu’on porte à ses proches. Perdre ses plumes devient symboliquement une mue vers l’âge adolescent. Les adultes sont complices (un peu trop ?), les jeunes intelligemment gentils, la narratrice lucide et poétique. C’est surprenant, mais très joli, paradoxalement direct et suggestif. A réserver à des lecteurs exigeants à partir de 12-13 ans.