Mon père a disparu

Le père du narrateur a brusquement disparu. Sa maman pleure, mais ne lui explique rien. Le petit garçon demande conseil, explore les placards, imagine des scénarios : son père est-il parti vivre avec la meilleure amie de sa mère ? Est-il un archéologue en mission – il utilise dans son travail des cordes, des gants, des lampes de poche… - ? Non, c’est certainement un agent secret pris en otage ! Sa maman a d’ailleurs retrouvé sa trace, et ils peuvent aller lui rendre visite… en prison.
Les petits héros de Cathy Ribeiro partagent tous une différence (handicap, famille…) qui leur donne un côté particulièrement sensible et attachant. L’auteur se place ici à la hauteur de son narrateur, suivant le cheminement naïf de sa pensée, exprimant ses doutes dans des phrases courtes, exclamatives et avec des points de suspension. Au départ sincèrement ignorant, le garçonnet s’illusionne ensuite : il affirme que son père est bien un « otage agent secret », et ce jusqu’à l’avant-dernière page… Toute l’émotion du livre vient de ce décalage entre une vision d’enfant qui admire encore la figure paternelle, et celle d’un adulte, la mère qui souffre et doit faire face aux difficultés de la vie quotidienne. Elle ne dit bizarrement rien à son fils, ou bien celui-ci ne veut pas entendre et ne le retranscrit donc pas. Les illustrations simples, crayonnées noir et blanc, expriment les différents sentiments des personnages et participent de la justesse de ce petit roman.