Pearl et le monstre marin

Après le départ de sa mère, qu’elle ne parvient à accepter, Pearl trouve refuge dans l’ocean. Solitaire, en décalage avec les jeunes de son âge et entretenant une relation conflictuelle avec son père, la jeune fille souffre d’une situation de vie difficile à laquelle ses plongées vers les fonds marins lui permettent momentanément d’échapper. Lorsque son père, en proie à de graves problèmes financiers, ne parvient plus à les loger ni à les nourrir, Pearl prend les choses en main : acceptant de marchander avec des braconniers, elle plonge pêcher dans une zone interdite. C’est là qu’elle découvre une pieuvre géante, qu’elle nomme Otto. Cette rencontre transformera Pearl, mais attirera également l’attention de marins malintentionnés qui reconnaissent en Otto le monstre responsable d’un naufrage causé il y a de nombreuses années…

Jouant avec les codes du fantastique, de la romance, du roman d’aventures mais aussi roman d’apprentissage, Pearl et le monstre marin nous plonge dans un habile mélange de genres soutenu d’un graphisme énergique et franc rappelant le film d’animation. Les scènes sous-marines sont particulièrement réussies : occupant parfois toute la page, elles traduisent à la fois la puissance calme de l’océan, la beauté des écosystèmes marins et la violence des vagues déchainées. La variété des plans et des cases, le coup de crayon expressif du dessinateur, ainsi que le développement rapide du récit apportent à cette BD une grande vivacité. Et si la connexion avec Otto permet à Pearl de surmonter les douleurs du passé, le rapport de la bête avec les marins aborde subtilement la question écologique, soulignant que les monstres ne sont pas toujours ceux que l’on croit.

En somme, un bon moment de lecture estivale et une belle histoire d’amitié et de résilience.