Penelope Green (T.2) : l'affaire Bluewaters

Penelope est désormais embauchée à plein temps par le journal qui employait son père. Elle est envoyée à New-York, chargée de rédiger des articles sur la condition des femmes. Cyprien, marin et maintenant compagnon de travail (et peut-être plus...) de Penelope, l'accompagne. Alors qu'elle est encore sur le bateau, la jeune femme met le doigt sur une mystérieuse affaire, apparemment criminelle, dont elle n'a pour tout indice que le mot « bluewaters ». Installés dans la ville, tumultueuse, toute neuve, nos deux héros vont enquêter : Penelope dans les beaux quartiers, Cyprien dans les bas-fonds. Mais Penelope va vite devoir se lancer à corps perdu dans l'inconnu : elle se charge de pénétrer incognito dans un pensionnat à quelques heures de route de New-York...
Béatrice Bottet mène son histoire à partir de rien, parvenant à attirer l'attention avec des informations aussi parcellaires que distillées tardivement. Même à l'issue du roman, des questions demeurent à propos de la réalité sordide – et historique - qui est mise à jour. Cela n'est pas forcément gênant, dans le sens où le lecteur (à partir de 12-13 ans)est suffisamment marqué par ce qu'il a découvert pour admettre ne pas tout savoir. La thématique reste curieusement proche du premier tome (La chanson des enfants perdus), et donc des blessures intimes de Penelope qui les cache pourtant bien. Mais le narrateur externe ne s'embarrasse pas de psychologie du passé, préférant broder tranquillement sur la relation entre les deux héros : le petit couple d'amis-amoureux est pour beaucoup dans le caractère agréable de la lecture. On aurait pu imaginer davantage sillonner le New-York de l'époque, dont le luxe tapageur peine à dissimuler la misère matérielle ou morale de certains milieux. La série Penelope Green, curieux mélange d'horreurs socio-historiques et de légèreté positive des personnages, continue cependant sur sa lancée de qualité.