Philbert

Samuel Ribeyron aime les personnages et les mascottes. Venu du cinéma d’animation, cet illustrateur, devenu auteur, construit un univers ludique et mouvementé, proche de la marionnette. Philbert évolue également dans le monde du cirque et de la musique, s’arrache aux couleurs sombres de la piste pour mieux appréhender le ciel. Bref, l’ensemble que nous donne à voir Samuel Ribeyron, dans ce monde de carton et de pâte à modeler, touche à une grande poésie. Car l’histoire de Philbert est loin d’être banale. Son père est équilibriste et sa mère écuyère. Petit, on le voyait déjà clown ou haltérophile musclé. Mais lui ne sait rien faire dans ce cirque. Il traine et devient vite gênant. Le directeur du cirque le met donc à la porte. Commence alors un voyage initiatique, entre vagabondage et sans-papier, jusqu’au jour où, rencontrant des musiciens, il attrape à la volée quelques notes, les pose dans sa valise, s’émerveille de ses jongleries. De récolte en récolte, de route en chemin, Philbert saura apprivoiser au détour d’un jardin public, le rire des enfants. Et c’est bien là l’essentiel de ce bel album : un jeu d’images, de mots, de notes, une technique photographique réhaussé de peinture et de traits de couleurs, pour qu’enfin le monde chavire devant des héros rêveurs. Bravo.