Ready to rock

C'est l'été, Heather se retrouve seule à gérer les étudiants (dont une équipe de sportifs) restés à la résidence. Arrive une nouvelle jeune directrice, avec laquelle la battante trentenaire se sent heureusement des affinités. Et il va falloir en effet se serrer les coudes devant l'arrivée d'un camp d'été du rock à destination de jeunes adolescentes, piloté par... Tania, la belle-sœur d'Heather, la femme de son ex-petit ami. D'abord perturbée, notre héroïne sait qu'elle peut compter sur Cooper, son ancien logeur et futur mari, détective privé de son état. Elle va donc prendre sur elle et mener l'enquête autour de la fragile Tania, menacée de mort...

Il faut avoir lu les trois premiers tomes (« une irrésistible envie de... ») de cette série, publiés il y a quelques années, pour apprécier l'univers d'Heather, terriblement moderne, terriblement pétillant, terriblement touchant aussi. Ancienne star de la pop, le personnage central a laissé tomber un univers de paillettes, pris quelques kilos, fantasmé sur Cooper (en obtenant satisfaction, donc), et au fil des ans protégé avec un soin presque maternel les grands « enfants perdus » de la résidence Fisher Hall, rebaptisée au fil de ses aventures policières la « résidence de la mort ».

Rodée aussi bien aux ruses des étudiants qu'aux meurtres sanglants (il y a évidemment un peu de parodie dans tout cela), elle va suivre ici une pente plus réflexive, avec des interrogations sur elle-même, son passé et ses souhaits futurs, suscités entre autres par Tania, drôle de personnage sincère sous la coquille de chanteuse adulée. Provisoirement séparée (pour cause de travaux ou de voyage) de ses amies proches, Heather va se confier d'autant plus à nous.

Certes, ses préoccupations sentimentales dépassent l'âge des lectrices supposées du roman. Mais l'intrigue rejoint bien à un moment des dangers pouvant toucher des adolescentes – attention, Meg Cabot ne veut pas donner de leçons. Et puis, le rythme enlevé, cocasse, inattendu, les amusantes remarques in petto de la narratrice – qui peuvent varier dans la même phrase du goût d'un bon gâteau au respect des règles de vie à la résidence -, le suspense généré par ces morts successives forment un tout unique qui plaira dès 14/15 ans environ. A déguster comme un bonbon au poivre !