Respire...

Lunettes sur le nez, chignon serré, Lucile a tout d’une sympathique petite grand-mère dans sa robe framboise à pois blancs. Lorsqu’on la rencontre, elle est au cœur d’un entrelacs de fils et de sons, « tic tac tic tac tic tac », routiniers, jusqu’au moment où, lisant son journal, un poisson saute dans son thé. Que faire de ce poisson ? Une théière ne convient pas. Que faire pour ce poisson ? Un djaun peut atteindre les 3 mètres ! L’appartement de Lucile ne peut pas lui convenir. Alors, Lucile prend une grave décision, quitter sa maison pour mener Djaun à l’océan ! Le voyage est long, périlleux, une ribambelle de poussins qui traverse la route met le poisson en péril. Le temps s’accélère, le rythme du récit aussi et l’urgence devient sensible. A la fin du voyage, riche de ce parcours, de cette amitié, Lucile est devenue légère « Lucile est heureuse ».

Une bien jolie histoire sur la solitude, la vieillesse et la richesse née de l’abnégation. La mise en images « modeste » sur fond de papier d’emballage, l’omniprésence du fil, symbole du temps et des tic-tacs qui emplissent l’espace, accompagnent le récit. Texte et images créent une fantaisie poétique qui touche juste, une petite musique bien attachante.