Les joues d'Arthur s'empourprent lorsqu'on lui adresse la parole. Remarquant ce phénomène, une camarade de classe le pointe du doigt en riant. Ce qui, au départ, devait passer pour une innocente boutade vire au cauchemar : Arthur devient la cible de Paul (la terreur du préau), Léna et les autres. Seul contre tous, le malheureux se retrouve par terre. Lorsque la maîtresse apparaît, tout le monde reste muet. Puis, les mains se lèvent et les langues se délient...

Les illustrations très prégnantes se déclinent essentiellement en noir et rouge, soulignant efficacement la violence et la noirceur du propos. Cette bichromie atteste aussi d'un monde divisé en deux, révélateur d'un grand malaise. La narratrice - à l'origine du drame - ne s'est pas méfiée de la portée de sa remarque. Il faudra patienter jusqu'à la fin pour que les enfants - mus par le même élan solidaire - parviennent à clouer le bec à la petite frappe du préau. Dès lors, les couleurs peuvent revenir, signe d'une paix retrouvée. Un album important pour dire stop à la violence !

Emmanuelle Pelot

Présentation par l'éditeur

Au début, ça se voyait à peine. C’était tellement discret que personne ne l’avait remarqué. Sauf moi. J’ai pointé du doigt les joues d’Arthur. « Eh, t’es tout rouge… » Puis tout est allé très vite. Un clin d’oeil à Paul, un coup de coude à Ronan, un gloussement de Léna, et c’est parti : tout le monde s’est mis à chuchoter en regardant Arthur.
Un album original, à hauteur d’enfants sur le harcèlement à l’école, le courage de s’opposer, la solidarité…