Seuls contre tous

Dans le comté de Whitfield, Kentucky, Victoria fait partie d'une famille influente d'éleveurs de chevaux. Mickey le motard est lui un Rhodale, comme affligé d'une tare liée à ses frères violents et vendeurs de drogue. Et puis, les deux clans se détestent depuis plus de soixante ans, pour quelques moutons égarés ou amoureux dramatiques. Bien sûr, Victoria et Mickey, attirés comme des aimants dès le premier regard, vont remettre la « vendetta » (c'est le terme employé) au goût du jour.

Les chapitres et les voix alternent, avec deux héros tout aussi sensibles l'un que l'autre, à fleur de peau concernant d'une part leur famille respective, d'autre part leur relation en dents de scie. Les adultes s'en mêlent, les frères et sœur gênent, les chevaux sont en danger, bref tout concourt à séparer les tourtereaux. On pense à Dallas, la fameuse série télévisée. On pense à Roméo et Juliette, à West Side Story, mais pas tout de suite tant les poncifs de l'ouvrage s'accumulent en oubliant les quelques traces d'originalité qui l'auraient remis en perspective. Il manque à ce roman un second degré, une prise de conscience de son romantisme échevelé. Tout reste plat, avec des personnages qui tournent uniquement autour d'eux-mêmes, et c'est dommage. Même les chevaux, figures nobles capables de vous remettre sur pied une intrigue, sont exploités accessoirement, quoiqu'avec plaisir. Dans le même genre sentimental, on trouve mieux.