Sucré salé

Après La vie belle paru dans la collection Tête de Lard, Hervé Coffinières nous revient en grand album chez Thierry Magnier. Nous avions pu voir une partie de son travail chez Gallimard jeunesse. Sur le même principe, partageant le milieu de sa page par de grands à-plats de couleurs uniformes, Hervé Coffinières nous convie ici à une balade poétique, où la mer répond aux animaux, où la pie répond au merle ou au cheval fou. Tout commence par le bleu azur ; tout finit par le noir précieux. Entre, une alternance de couleurs vives, un trait dynamique et presque léger, mêlant pastel gras et encre de Chine. On aurait pu croire à un bel album graphique, à des petits riens perdus dans un format trop grand pour des dessins espiègles. Mais ceSucré Salé se veut aussi poétique et assurément les textes ne sont pas à la hauteur de la fantaisie de l’illustrateur. Une antiphrase pour le silence passe encore ; une jument du Mans rimant avec les rillettes, intitulée « Boucherie chevaline », tombe malheureusement à plat. On pourra néanmoins se rattraper avec un beau texte en milieu de volume, avec en exergue « A ma mère imaginaire ». Pourtant l’ensemble reste fade, les images poétiques jouant presque inlassablement sur les clichés et les poncifs. On espère bien vite retrouver Hervé Coffinières dans une autre version de la « vie belle »