Tant que fleuriront les citronniers

Depuis que la révolution syrienne frappe son pays, Salama, étudiante en pharmacie, travaille à l’hôpital d’Homs, aux côtés du Dr Ziad. Formée sur le tas, avec les moyens du bord, la jeune femme met tout en œuvre pour sauver des vies. Mais les bombardements répétés sur la ville tuent et fragilisent les rescapés qui se terrent dans les décombres de la ville. C’est dans cette ambiance apocalyptique que Salama rencontre Kenan, son futur époux. Ensemble, ils décident de prendre le large, d’embarquer sur un bateau direction Syracuse.

Signé Zoulfa Katouh, ce roman dense, à la couverture soignée, s’attache à l’aspect humain de la révolution syrienne. La jeune autrice dénonce les atrocités de cette guerre qui s’enlise : tortures, assassinats, viols, bombardements perpétrés sur son peuple soumis depuis des années à un régime tyrannique. Malgré l’omniprésence de la mort, le courage et la détermination de ces jeunes héros pour aider, secourir, dénoncer, apporter une pierre à l’édifice de la paix sont stupéfiants et émouvants. L’amour est ici aussi une bonne stratégie de survie : il aide à garder espoir, à rêver d’un futur meilleur.

Oppressant, révoltant, inhumain mais aussi sensible et magnifique, ce récit représente un puissant témoignage pour dire non à la guerre, que ce soit en Syrie ou ailleurs.

« De chaque citron naîtra un enfant, et les citrons ne mourront jamais ». Un vers tiré du poème de Nizar Qabbani, lu par l’héroïne lors de la manifestation marquant l’anniversaire de la révolution.